Classe Écritures : Frédéric Forte : Non à la fin

Le soleil se leva plus tôt que d’habitude,
Les premiers rayons entrèrent dans les maisons
Tandis que les plus jeunes couraient dehors en ce beau jour de juillet.
Une vieille dame, assise sur un banc, distribue des miettes aux pigeons.
Le vent caressait doucement le visage des passants
Emmenant les feuilles avec lui,
Emportant quelques pétales au passage.
Une « danse » qu’un petit garçon admirait.
Les premiers gazouillis d’oiseaux se faisaient entendre,
Et les derniers hululements de hiboux avec.
Un petit oisillon prit son envol pour la première fois,
Deux papillons voletant à ses côtés.
Seul le bruit du train démarrant était réellement audible
Et le quai était à nouveau vide.
Une épaisse fumée blanche s’élevait derrière le train,
Le bruit s’évaporant avec elle.
Une teinte rose orangé colorait le ciel et les nuages,
Et donnait cette sensation de grosse barbe à papa.
Un vendeur de journaux, bien connu des villageois, n’avait pas besoin de crier :
Il savait qui voulait le journal et qui ne le voulait pas.
Le cireur de chaussures arpentait la ville, à la recherche de quelques clients,
Un homme souriant approcha.
C’était le maire qui comme tous les matins allait le voir
Avant de rejoindre l’hôtel de ville.
La ville n’était jamais aussi calme qu’à cette heure-ci,
Où seuls les lève-tôt arpentaient les rues.
Seules quelques voitures passant de temps à autre brisaient ce silence
Mais le quotidien des habitants ne changeait pas pour autant.
Dans un coin du parc, un homme déguisé en ours vendait des ballons
De toutes formes, tailles et couleurs.
Un ballon en forme d’étoile s’échappa et s’envola telle une étoile filante,
Un vœu d’enfant s’en allant avec lui, pour rejoindre l’étoile à qui le vœu était destiné.
Une traînée blanche coupait le ciel, au bout un avion disparaissait dans la texture cotonneuse, qui cachait un autre monde.

Constance Lajoie