Classe Écritures : Johary Ravaloson

Heat

Un rayon de soleil passe à travers les volets de la fenêtre. Dean demeure dans sa chambre, admirant ses voitures « de collection ». Il vit dans un petit appartement insalubre situé dans les bas quartiers de La Havane. Personne ne peut sortir de son habitat, c’est la canicule. Seuls les sans-abris restent dehors. Soudain, il voit la voiture de son père se garer devant l’immeuble. On l’entend courir dans les escaliers. Il entre subitement, manquant de casser la porte, et annonce :
— Bonne nouvelle ! On part en Floride !

— Dean ! Fais attention aux priorités à droite !
— Ne vous inquiétez pas, je gère, prof.
— Et arrête ces maudits dérapages !
— Et vous, arrêtez de crier. Je sais ce que je fais !
Dean continue sa conduite sportive sur la route. Dès qu’il voit son professeur prêt à vomir son déjeuner, il retourne directement à l’agence. L’agent passe deux bonnes heures aux toilettes pour finalement se mettre à dire :
— Le problème avec toi Dean, c’est que tu te permets de conduire comme un pilote de course dans la ville. Il existe des circuits pour ça.
— Oui, je sais, mais c’est cher et mes parents veulent que j’achète ce dont j’ai besoin avec mon argent, et pour l’instant, je n’ai pas un sou.
— Alors, tu n’as qu’à travailler dans un fast food. Il faut toujours commencer petit.
Dean quitte l’auto-école, cherchant désespérément un endroit où travailler. Ses yeux se fixent sur un Subway avec une énorme pancarte où est écrit « ON EMBAUCHE !!! ». Il pose directement le pied dans la boutique et il tombe sur un homme à l’air sympathique :
— Salut petit, que veux-tu ? Un 15, un 30, ou un 60 ?
— Non, je me présente comme employé.
— OK, alors sais-tu faire des sandwichs ?
— Évidemment ! répond Dean manquant d’éclater de rire. Je sais même les cuire !
— Bienvenue au club !
Après avoir montré à Dean comment fonctionnent les appareils, le patron le laisse s’occuper des clients.

Les années passent puis Dean peut enfin s’acheter une GTR et une maison grâce à ses économies. Un soir, Dean fait sa promenade habituelle sur la route avec sa GTR. Une Mustang GT se place à côté de lui à un feu en faisant vrombir son moteur. Dès que le feu passe au vert, ils décollent tous les deux en quatrième vitesse. Dean se met à penser :
— Cette Mustang en a sous le capot, comparé à ce qu’on pense ! Mais elle ne peut pas concurrencer ma GTR !
Après avoir remporté la course, Dean s’arrête sur le bas-côté avec la Mustang.
L’inconnu sort de sa voiture :
— Suis-moi, dit-il d’un ton sec.
Dean suit l’inconnu, curieux. Ils se retrouvent finalement dans un garage situé au milieu de nulle part. Des dizaines de véhicules retravaillés à la perfection demeurent à l’intérieur. Une Aventador Noir mat V12 attire l’attention de Dean.
— Ne touche pas ! C’est la voiture du chef ! s’écrie l’inconnu.
Il fait entrer Dean dans une petite salle où plein de gangsters sont réunis.
— Une nouvelle recrue ? se demande le chef.
— Oui, et il est rapide en plus ! Il m’a battu à la course, ce guépard.
— Super ! On a besoin de guépards pour chasser des proies, réplique le chef en ricanant.
— Attendez ! Pourquoi suis-je ici ? s’affole Dean.
— Déjà, peux-tu me dire ce que tu as comme voiture ? lui répond le chef.
— Une GTR.
— Justement, je cherche quelqu’un qui sache bien piloter une GTR. Tu as intérêt à rejoindre mon gang sinon…
— Sinon ?
— Tu risques de ne plus jamais revoir le jour…
— D’accord, je ferai comme vous voulez ! conclut Dean, lâchant une grimace.
— Bien, ton surnom sera « Le Yamakasi ».

Après une semaine de délits avec le gang, le chef annonce à Dean qu’il lui faut une nouvelle peinture pour sa GTR. Celui-ci répond qu’il veut le drapeau japonais avec écrit « Sans Limites » dans la langue. Après avoir vu le résultat, Dean demande :
— Il s’est passé quelque chose, ma GTR a plus de reprise et atteint une vitesse de pointe incroyable !
— Normal, en même temps qu’on a refait la peinture, on a remplacé le moteur d’origine par un modèle surpuissant, lui répond un coéquipier.
Un jour, revenant d’un vol de banque, Dean se fait pourchasser par des dizaines de policiers. Tous les passants s’écartent, apeurés. Il prend les chemins les plus étroits. Finalement, arrivé sur le toit d’un immeuble parking, il se trouve obligé de faire le grand saut. Malheureusement, un barrage de police l’attend en bas. Un colosse sort de sa Ferrari et se met à dire en criant :
— Hep ! Jeune homme ! Je t’ai vu partir de la banque avec plein de billets s’envolant de ton coffre !
Le policier ouvre le coffre violemment :
— Wow, tu caches aussi des stocks de cocaïne dans ton coffre ? Tu frôles la prison à perpétuité ! Mais vu que tu conduis bien, je veux bien t’engager. Je suis sûr que tu vas te plaire parmi nous. En plus, on a les voitures les plus rapides de la région.
— Avez-vous la Voiture Noire construite chez Bugatti ?
— Bien sûr, c’est nous qui l’avons acquise pour 16 millions...
— Ah bon ? Ça m’intéresse beaucoup. Je serai votre homme, répond Dean fou de joie.
— Tu as de la chance, rendez-vous demain matin au commissariat, conclut l’officier de police.

La nuit finit par tomber. Dean pense à ce qu’il doit faire. Rester avec ses amis ou les quitter ? Rejoindre la police serait un bon choix, au moins il ne prendra jamais de risques parce que ce sera lui la loi. Dean se rend chez Pizza Hut au lieu de manger des marshmallows devant un feu de bois comme il le faisait avant avec son gang mais tout cela est terminé. Le restaurant est vide. Personne ne vient manger tard dans la nuit.
— Vous avez de la chance, monsieur, on allait justement fermer ! lui dit la caissière. Que voulez-vous ?
— Je prendrai une pizza à l’ananas, lui répond Dean.
— Bon choix, nos ananas sont presque moisis.
— Je sais, plus personne ne prend de pizza à l’ananas de nos jours et…
— C’est prêt ! Bon appétit monsieur !
Dean prend sa pizza et marche vers la porte.
— Profitez bien de votre pizza ! Elle ne sera plus sur nos cartes dès demain ! lui dit la caissière.

C’est le matin, Dean se précipite au commissariat de police pour postuler. Un officier de police lui demande :
— Êtes-vous la personne que j’ai vue hier ?
— Oui, montrez-moi vos véhicules disponibles.
L’officier l’emmène sur le parking :
— Belle bête n’est-ce pas ? dit l’officier.
— Une Chevrolet Corvette Grand Sport C7 ?
— Exactement, je vois que vous êtes connaisseur.
— Je connais toutes les voitures de A à Z, monsieur l’officier.
— C’est bien, je vous l’offre comme voiture de départ.
— Assurance comprise ?
— Oui, bien sûr.

Après plusieurs semaines, son enseignement du métier de policier est terminé et il obtient enfin son grade de policier. Dean se presse de partir automatiquement en patrouille. Soudain, il voit une Mercedes AMG C63 sortir de la banque. De nombreux billets s’échappent du coffre.
Dean actionne immédiatement ses gyrophares. Tout d’un coup, une mitrailleuse sort d’une des vitres teintées de la voiture et commence à ouvrir le feu. Dean se défend tant bien que mal avec son pistolet. Il voit la Mercedes prendre l’autoroute pour monter à une vitesse folle.
— Tu aimes la vitesse ? Cool, moi aussi !
Il atteint rapidement 400 km/h puis arrive enfin à côté de la Mercedes. Il la fait finalement déporter sur le bas-côté. La voiture de gangsters explose. Dean l’observe en ricanant. Dès qu’il retourne la tête, il percute un camion de plein fouet.
Dean se réveille enfin dans une petite chambre d’hôpital. Son père lui dit :
— Tu as eu de la chance.
— Pou… pourquoi ? répond Dean d’une voix rauque.
— Ton cœur était à deux doigts de s’arrêter.
Dean se rendort aussitôt.
Quelques mois après, il sort de l’hôpital. Il se précipite vers sa GTR pour aller au commissariat annoncer la nouvelle. Dès qu’il y arrive, il voit tout le bâtiment fermé. Tous les volets sont descendus : « Fermeture définitive ». Une feuille avec une adresse inconnue écrite dessus demeure près de la porte. Dean décide d’y aller.

Arrivé à destination, Dean découvre que c’est l’adresse du garage abandonné de son père dont personne ne parle. Son père lui avait donné une clé pendant qu’il séjournait à l’hôpital, peut-être que c’était la clé du garage. Dean ouvre doucement la porte du garage. À l’intérieur du garage se trouve une Polestar 1 édition héro avec les clés et une lettre sur le capot. Dean ouvre la lettre :
« Joyeux Anniversaire Dean, j’espère que tu aimeras ton cadeau. Voici la vraie version du prototype de la Polestar. J’ai dû dépenser des millions pour l’avoir, j’ai même dû la payer de ma vie. Adieu, Papa. »

Que faire maintenant ? Rentrer ? Participer à d’autres courses clandestines ? Narguer la police ? Tellement de choix se présentent.

Lecteur, à toi de faire un choix. Si tu décides que Dean se remette au volant dans sa nouvelle voiture, poursuis ta lecture. Si tu décides qu'il est trop fatigué, clique sur "voir la fin alternative".

Voir la fin alternative

Dean se met à la conduire en tremblant. Il se fait tard dans la nuit, et des courses clandestines s’organisent de plus en plus. Dean décide de les rejoindre, histoire de gagner un peu d’argent. Le duel s’annonce dur car des voitures plus puissantes l’attendent à la ligne de départ. Dean se rend compte plus tard, pendant la course, que les pilotes ne sont pas aussi forts que leur voiture. Se trouvant premier, Dean regarde souvent dans son rétroviseur de peur qu’il y ait encore la police à ses trousses. Une Koenigsegg One :1 commence à le doubler. Faisant un doigt à Dean, le doubleur percute un taxi de plein fouet.
— Bien fait ! pense Dean.
Juste après, une Tesla Roadster le double également mais sa batterie lithium-ion explose à cause d’une accélération beaucoup trop puissante, suivie par une Henessey Venom f5 allant à plus de 500 km/h mais le conducteur loupe un virage et tombe d’une falaise. À une telle vitesse, il est impossible de prendre des virages. Beaucoup d’autres accidents plus ou moins graves s’enchaînent. Dean termine la course premier, lentement mais sûrement. Le triomphe ne dure pas longtemps, il commence à se faire poursuivre par la police. Il se trouve obligé de partir en grande vitesse. En accélérant, il manque d’écraser un piéton. La personne riposte en criant. Il se rend sur un pont, et se fait violemment pousser dans l’eau par une des voitures de police. Dean finit par se noyer dans l’eau avec sa Polestar.
— Il est bien là où il est, dit l’officier de police.

Quelques années après, la municipalité de Miami décide de renflouer la Polestar et de la renvoyer en Suède, là où elle a été conçue, dans le siège de Volvo. Tous les gangs ont fini par se faire arrêter mais des rebelles essaient de continuer les courses illégales. La guerre entre la police et les hors-la-loi ne cessera jamais. Dean Corento fut l’un des pilotes les plus iconiques de la ville, et il a fait croire à tous que personne n’est coupable de ce qui se passe la nuit. Le problème, c’est que personne n’a la chance d’essayer sa voiture sur circuit, alors on fait des courses clandestines dans la rue.

Donatien Carriedo-Boulland