Je vois,
Le jardin à travers la baie vitrée.
Ma sœur de un an pleure,
Fort,
Avec puissance.
Ce bruit me monte à la tête,
Il faut qu'elle arrête !
Je vois,
L'agacement qui me traverse.
J'enclenche le bouton ;
Je vois,
Une lumière verte,
Et je pousse la porte-fenêtre salie par les traces de doigts.
Là,
Je ressens le vent dans mes cheveux, frais, doux,
Et qui me fait oublier les hurlements pénibles de ma sœur.
Je vois,
Un oiseau, blanc, minuscule – faisant un bruit délicat se rajoutant
À celui dans vent dans les arbres.
Je fixe le potager, haute sur mes deux pieds ;
Je vois,
Une carotte presque sortie de terre, orange pétant
Des petites boules vertes qui deviendront des tomates
Des herbes, partant dans tous les sens à cause de l'air.
Un frisson me traverse
J'ai froid
Mais je préfère cela aux bruits du deuxième enfant qu'ont fait mes parents.
Je m'assois,
Une tige de ciboulette me chatouille la cheville.
Je sens,
Puis commence à la grignoter.
Puis une autre
Puis encore d'autres
Jusqu’à ressentir des picotements dans mon ventre.
Je ne la digérerai pas bien,
En même temps il n'y en avait plus...
Classe Écritures : Elitza Gueorguieva : Souvenirs
Nina Chiron