Je vois la route. Il fait beau. Le goudron chauffe au soleil. Il fait nuit tard. Le temps est long. Tout d’un coup, il semble s’accélérer à une vitesse folle. Je ne contrôle plus rien. À ce moment-là, je pense à faire freiner le temps. Manque de pot, il commence à ne plus être régulier. Les roues deviennent folles. Elles basculent de droite à gauche, de gauche à droite, à grande vitesse. J’entends les pneus bourdonner comme un essaim d’abeilles. Le guidon ne semble plus se soumettre à mes mains. Je me dis que c’est trop tard. Mon cœur bat à un rythme irrégulier. J’essaie de stabiliser le guidon. Il résiste avec une grande force. Fatigué, j’arrête toute résistance. On arrive à la fin de la descente. La chute ne va pas être si terrible que ça finalement.